Les CM1, détectives en herbe

Notre année de CM1 restera marquée pour chacune de nos trois classes par notre rencontre avec Laure Rollier, célèbre auteure de romans policiers. 
Grâce à elle, nous avons pu nous immerger dans l’univers fascinant et mystérieux de ce style littéraire. 
En participant tout d’abord à un escape game, nous avons compris quels étaient les ingrédients nécessaires pour réussir un bon roman. 
Puis, nous nous sommes jetés à l’eau en collaborant étroitement avec cette auteure afin d’écrire et d’illustrer un mini-polar bien sympathique  « Panique à la chocolaterie ». Enfin, pour lui faire une belle surprise, nous avons mis en scène cette histoire et nous l’avons interprétée devant elle ! 
Nous sommes très fiers d’avoir travaillé ensemble autour de ce projet et d’être devenus de véritables « Sherlock Holmes » en herbe !   🕵️ 
Merci Laure Rollier ! 

Interview de Laure Rollier par les CM1

« Ecrivaine, c’est mon métier mais c’est surtout ma passion ! »

Durant le mois de janvier 2023, nos trois classes de CM1 ont participé à un championnat de lecture à voix haute. Parmi le jury présent pour sélectionner l’élève vainqueur, il y avait Laure Rollier, une écrivaine du Lot-et-Garonne, connue entre autres pour ses romans policiers. Nous avons eu la chance de pouvoir l’interviewer sur son métier.

1. Vos livres sont-ils inspirés d’histoires vécues ?

J’écris essentiellement des romans policiers donc je n’ai pas vécu des évènements pareils, heureusement pour moi. Cependant, pour d’autres genres de récits, je me suis inspirée de personnages réels comme celui d’un de mes professeurs.

2. Quels genres d’ouvrages aimez-vous lire pour vous détendre ? Et lesquels préférez-vous écrire ?

J’aime lire de tout, autant des romans policiers que des ouvrages s’adressant à la jeunesse comme par exemple « Mortel Adèle ». Cela dépend en fait de mon humeur. Par conséquent, j’aime écrire aussi tous les styles littéraires.

3. Êtes-vous parfois en manque d’inspiration ? Si oui, comment faites-vous pour la retrouver ?

Non, j’ai toujours de nombreuses idées dans ma tête. D’ailleurs, ce n’est pas très bien car je peux me disperser. Il faut donc que j’arrive à me canaliser. Parfois, il m’arrive de ne pas avoir envie d’écrire car je manque d’énergie mais après un peu de repos, je reprends le fil de mon histoire.

4. Avez-vous un autre métier pour vivre ? Ou bien celui d’auteure est-il suffisant ?

Auparavant, j’étais juriste à temps partiel dans un cabinet d’assurances. Ainsi, je pouvais avoir un salaire fixe tout en écrivant mes livres. Mais je n’aimais pas vraiment ce métier. Puis, comme je me suis mis à vendre de plus en plus d’ouvrages, j’ai décidé de l’arrêter pour me consacrer à ma vie d’écrivain.

5. Trouvez-vous votre métier difficile ? Pourquoi ?

Comme dans tous les métiers, il y a quelques contraintes. Par exemple, lorsque mon éditeur me réclame un texte que je n’ai pas encore achevé, cela peut parfois être stressant. Mais exercer cette profession est avant tout un rêve et une passion pour moi. Par conséquent, si je m’organise correctement, je ne trouve pas ce métier difficile.

6. Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce métier ?

Plus jeune, je lisais beaucoup et j’inventais beaucoup. J’ai commencé par le dessin. Je pensais qu’on ne pouvait pas en faire son métier (dessinateur), or, c’était une erreur ! A force de lire, petit à petit, je me suis dit que je pouvais écrire. J’ai surtout commencé au lycée.

7. Quelle formation avez-vous suivie pour devenir écrivain ?

Il n’y a pas vraiment de formation. J’ai fait des études de lettres. Il y a des écoles pour être éditeur, celui qui relie le livre et le transforme en livre. On peut faire des cours d’écriture, des ateliers d’écriture. J’ai d’abord travaillé dans une agence d’assurances. Le week-end, j’écrivais et je me disais qu’un jour j’en ferais quelque chose !

8. A quel âge avez-vous écrit votre premier livre ?

A 33 ans, en 2017. Il a été publié en 2018.

9. Pourquoi avez-vous choisi d’écrire plus particulièrement des romans policiers ?

Car c’est ce que je préfère ! J’aimais bien lire des romans policiers d’auteurs comme Agatha Christie, regarder des films policiers. J’aimais lire des enquêtes ; ça faisait réfléchir. Au début, j’ai commencé à écrire des romans classiques car je n’avais pas assez confiance en moi pour écrire des romans policiers et puis, au fur et à mesure, je me suis sentie prête à en écrire !

10. Comment cela se passe-t-il pour la fabrication du livre final ? Quelles sont les étapes ?

On envoie le texte qu’on a écrit à un groupe de 3 ou 4 personnes. Chacun le reçoit, le lit ; ce sont un peu les « maîtres et les maîtresses » ! Parfois ils sont très gentils, d’autres fois non ! Ils soulignent des passages en rouge, ils surlignent des choses qui ne vont pas ou à améliorer. Ils apportent des corrections. Ils donnent leur avis. On prend en compte leurs remarques pour améliorer son texte. Après des modifications, on renvoie son texte à l’éditeur, celui qui publie le livre. Il faut aussi choisir la couverture du livre. On choisit ensemble pour que ça soit en lien avec le contenu du livre. On peut faire appel à un illustrateur. On envoie ensuite tout cela à l’imprimerie. Le livre ainsi imprimé est alors distribué dans les librairies.

11. Combien de livres avez-vous écrit avant d’en publier un ?

J’ai publié dès mon premier livre. J’ai eu de la chance qu’on me fasse confiance dès le début.

12. Qu’est-ce qui vous plait dans votre métier ?

Cette passion a commencé très tôt. J’étais une élève timide ; je n’avais pas beaucoup de copains et copines J’étais assez seule. Les personnages des histoires étaient un peu mes amis.

J’ai commencé d’abord par le dessin toute seule. J’ai découvert les rédactions avec mes professeurs et j’aimais ça. Petit à petit, j’ai commencé à écrire de plus en plus.

Ce qui me plaît, c’est qu’un stylo, c’est un peu un pouvoir magique ! Grâce à un stylo, on peut tout devenir ! Ecrire, c’est magique, ça te permet de tout faire ! Avec un stylo on peut écrire ce qu’on veut, être qui on veut, on est dans notre bulle, dans notre monde…

13. Echangez-vous avec d’autres écrivains pour écrire vos livres ?

J’échange avec d’autres écrivains mais ils ne m’aident pas pour écrire. Je ne montre à personne ce que j’ai écrit tant que je n’ai pas fini. Mais on se rencontre entre écrivains ; il y a beaucoup d’entraide.

14. Si demain, l’un d’entre nous souhaite devenir écrivain, quel conseil lui donneriez-vous ?

Il faut lire beaucoup ! On ne peut pas devenir écrivain si on ne lit pas. La lecture donne les clés pour savoir comment formuler les phrases, découper les chapitres d’un livre. Le but est de donner aux lecteurs l’envie de terminer le livre dès les premières pages.

Je passe 50% de mon temps à écrire et dessiner et 50% à lire. Je ne lis pas pour copier ! Mais la lecture et l’écriture vont ensemble. Cela nous apprend des mots, l’orthographe.

Un autre conseil : n’écoute pas ceux qui te disent que ça n’est pas possible de devenir écrivain. Un professeur de français, quand j’étais en Première littéraire, m’avais dit : « tu n’arriveras jamais à écrire un livre ! » Quand j’ai publié mon premier livre, je l’ai invité ! Et je lui ai dit « Merci » ! Car cela m’avait donné la force d’y arriver. Si tu as confiance en toi, tu réussiras !

15. Quel est votre prochain livre ? Et quand sera-t-il publié ?

C’est une bande dessinée écrite pour vous les enfants ! Elle parle d’une sœur et d’un frère, Elie qui est adolescente et Malo qui a 10 ans. Ils n’arrêtent pas de se chamailler ; ils ne sont d’accord sur rien. Ils vont vivre des aventures, des choses extraordinaires. Ils vont devoir réussir à s’entendre pour résoudre des mystères. Ma bande dessinée paraîtra en librairie en septembre 2023.

Quelques romans de Laure Rollier